L'Erosion des Temps

Après un long d'absence d'écriture et de motivation pour ça, je viens vers vous réécrire et continuer même l'histoire que j'avais commencé lorsque nous étions encore tous dans la .O.

Amis ThunderBirds, pour ceux qui ne me connaissent pas encore, je suis un ami de Senj IRL, et IG de Wisesnake ainsi que Muad & Philou. J'ai eu aussi quelques contacts avec Argatum.

Donc NO WORRIES, je suis fiable

Devant vos yeux ébahies, ce soir, sortira les précédents posts fait dans le forum de la .O. (corriger et éventuellement remastériser) et chaque jour (ou tous les deux jours), sortira un nouveau post de cette histoire qui, j'espère vous plaira, car si mes souvenirs sont bons, certains ont bien aimé la lire.

A tous ceux qui aiment les histoires trépidantes, avec du suspense, de la trahison et autres machinations diaboliques, cette histoire va vous rassasier et vous dévorerez chacune des lignes que vous lirez de cette épopée qui date depuis la nuit des temps!

Cordialement, à ce soir !

Tout le monde peut marquer l'Histoire. Il suffit d'être différent. Les plus connus sont ceux qui répandent le plus grand mal... Quant à ceux qui arrivent à se faire connaitre de leur bonté, ils se font tôt ou tard liquider...
Bien des guerres nous avons gagnées au côté de nos alliés, mais le mérite nous revenait bien trop souvent à leur goût. Nous aurions dû savoir qu'ils nous haïraient pour ça...
Nous étions connus de tous par notre économie florissante et nos connaissances infinies en matière de technologie. Nous ne penserions pas que cette puissance provoquerait un tel conflit. C'est dans ces moments là que nous reconnaissons nos vrais amis. Et là... ça n'a pas été très dur de les compter.

Nous n'en avions qu'un: Le courage.


Quelques mois auparavant...



Il se promenait au clair de lune, le long d'un ruisseau, coulant avec tranquillité et jouant une douce mélodie d'eau qui ruissèle. Les arbres majestueux par leur taille et leur âge plongeaient certains endroits du parc dans une pénombre totale. Mais cette pénombre n'était pas terrifiante, tout ce qui est ici ne l'est pas d'ailleurs. Les criquets chantaient leur même refrain et les lucioles volaient un peu partout, donnant à cette magnifique étendue d'herbe verte, un paysage presque digne de récit fantastique.

Ses pas légers plissaient l'herbe verte et fraiche. Rien de tel que cette vue splendide... Au loin il voyait de hautes cascades, où l'eau chutait de plusieurs dizaines de mètres. Maintes fois il avait vu ces chutes, jamais il ne se lassait de les voir...
Il regarda le ciel étoilé, sans nuage, avec cette lune ronde qui éclairait d'une pâle lumière ces entendus vertes et blanches qui était sa cité.
Oui... Cette cité que ses ancêtres avaient construits des générations auparavant, cette cité que l'on appelle aussi Tensia... Mais ce n'était pas encore son heure.

Bientôt mon fils, lui avait dit son père, tu prendras ma place, et comme nos aïeux l'ont fait, et tu dirigeras avec honneur et noblesse ce joyaux que tu porteras dans ton cœur jusqu'à la fin de ta vie et même au delà...
Ainsi, Fylan, descendant de l'Empereur Gargadol de la cité d'Argent, songea à son futur règne. Il avait le sourire en voyant ce qui se trouvait sous ses yeux. Un bonheur infini à l'idée de savoir qu'un jour, il sera le père de ce royaume indomptable...

Fylan regarda sa montre. Il était non loin d'une heure du matin. Une légère brise fraiche l'embrassa et ébouriffa ses cheveux assez long pour qu'ils puissent légèrement s'élever par le souffle de la nature. Il leva les bras et la tête et prit une profonde inspiration. Il admira une dernière fois le ciel avant de rentrer mais il remarqua quelque chose d'anormal...
Un point rouge dans le ciel bougeait et clignotait. Fylan n'était pas sûr de ce que c'était, mais cela lui paraissait impossible. Rien ni personne n'est capable d'entrer dans l'atmosphère de sa planète.
Il continua de regarder ce point rouge jusqu'à ce qu'il disparaisse au bout de quelques secondes.

Il rentra alors pensif de ce qu'il avait vu. Il ne savait pas à quoi cela pouvait ressembler, mais d'après les manuels de cours militaires, ça ne pouvait être que ce qu'il pensait... Il n'y a rien d'autre dans toute la galaxie qui puisse faire ça. Il est clair que ce n'était surement pas une luciole.

Après une demi-heure de marche, Fylan arriva à la Maison de l'Empereur. Ce grand bâtiment abritait sa famille et accueillait à toute heure des citoyens voulant se recueillir ou tout simplement prier.
D'un blanc parfait, avec ses huit colonnes soutenant l'imposant toit de l'entrée, Fylan monta les longues et larges marches amenant à l'entrée du Temple. La haute porte d'environ cinq mètres de hauteur était ouverte. Il n'y avait aucun garde ce qui était tout à fait normal.

En effet, à Tensia l'ordre régnait par la simple volonté des personnes. Ni agression, ni crime, ni quoique ce soit qui pouvait mettre en péril la sérénité de la cité n'était à déclarer. Pourquoi? Car toute personne vivant au sein de cet immense territoire ne voulait de mal à l'autre.

Fylan marcha cependant un peu plus vite lorsqu'il fut entré dans le Temple. Il devenait de plus en plus perplexe quant à ce qu'il avait vu. Il monta les marches deux par deux qui le conduisirent au bureau de son père. Il frappa et entra.

- Père, il faut que je vous parle. J'ai vu quelqu'un chose d'inquiétant dans le ciel...

- Hum... Alors toi aussi? Je l'ai déjà vu à plusieurs reprises. Ou du moins je l'ai aperçu.

- Alors vous êtes au courant?

- Oui. Je pensais que c'était mon imagination, car comme tu le sais, mes yeux me jouent parfois des tours. Mais si toi aussi tu me le dis, il n'y a plus de doutes à avoir.

- Vous pensez que...?

- Oui. Je pense que c'est ça hélas.

- Mais enfin, ce n'est pas possible. Je croyais que seul...

- Oui en effet. Seul nos deux anciens et loyaux alliés peuvent entrer dans notre périmètre. Mais eux se font remarquer sur nos radars.

- Ne sommes-nous pas à la pointe de la technologie? Personne n'est capable de rivaliser avec notre science!

- Il faut bien croire que si... Je préfère de loin cette idée à l'autre...

- Qui est?

- Celle qu'un de nos alliés, où même les deux, nous aient trahis en expliquant comment notre défense était construite...

- Ce... Ce n'est pas possible... Pourquoi quelqu'un nous voudrait-il du mal?

- Mon fils... Malgré tes jeunes vingt petites années, tu ne te doutes donc de rien ? Je sais, tu as été élevé, et comme beaucoup d'autres, dans une harmonie parfaite et une vie sans violence. Mais crois-moi, notre savoir et notre richesse attire plus d'un envahisseur. Ne répète pas ce que je vais te dire... J'ai peur que dans un futur plus ou moins proche, nous n'ayons de graves problèmes...

- Vous ne pensez tout de même pas à une guerre?

Le vieil homme oscilla de la tête pour dire oui. Il ne dit rien de plus. Fylan, surprit de ces paroles, resta debout, les yeux fixés sur son père. Comment cela pouvait-il se passer? Pourquoi la guerre devrait arriver sous son règne? Ce n'est pas possible...

- Mon fils... J'espère me tromper à propos de tout ça, mais je crois bien que tu vas devoir affronter un destin qu'aucun de notre famille n'a eu à vivre ; Combattre au sein même de notre territoire. L'école, l'université et toutes les autres institutions ont beau donner les bases pour combattre un ennemi, ce n'est rien comparé à ce qu'est la vraie guerre. Crois-moi...

- Alors apprenez-moi ce que c'est... Si ce que vous dites devait arriver, je veux être prêt à protéger dignement notre cité.

- Je t'apprendrais tout ce qu'il faudra que tu saches, mais tâche de dormir ce soir. Ne t'en fais pas, je surveille de prêt cette histoire...

Fylan quitta le bureau l'air pensif. Gargadol le regarda partir, puis il reprit ses papiers après avoir soigneusement refermé la porte. Il retourna sur son bureau et remit la petite lampe dans la bonne direction pour éclairé les documents.

L'Empereur se réveilla en sursaut. Il regarda sa montre et vit qu'il était plus de 13h. Il se releva de son tas de feuilles, se frotta le visage avec ses mains et souffla un coup. Il appuya sur le bouton d'interphone et demanda à ce qu'on lui apporte un café et quelque chose à manger. Puis l'homme regarda de nouveau ses papiers, pensif, réfléchissant de nouveau à cette intrusion.

Il commença à relire les calculs qu'il avait fait la vielle. Une servante entra et l'Empereur cacha discrètement avec son bras les documents. Elle lui déposa sa commande et repartit en lui souhaitant un bon appétit. Gargadol répondit avec politesse et commença à manger.

Tout en mangeant, il écrivait les calculs des lignes de mire des plates formes défensives. Il resta ainsi enfermer dans son bureau toute la journée, sans trouver quoique ce soit... Il avait beau tout vérifier, rien ne pouvait échapper aux défenses... D'après lui. Mais quelqu'un avait trouvé une faille. Comment? Toute la trajectoire de la sonde est balayée par plus d'une centaine de batteries d'artilleries toutes opérationnelles 24h sur 24. Malgré cela, une sonde pouvait photographiée toute la cité sans se faire détruire...

Gargadol réfléchit alors au meilleur moyen pour la contrée. Si les structures défensives n'étaient pas capable de détecter la sonde, il fallait autre chose... Puis il trouva l'idée : instaurer des tours de patrouille spatiale. L'Empereur se mit au travail et établit de nombreuses trajectoires avec son ordinateur dernier cri. En tout, plus de 1667 vaisseaux légers patrouilleront autour de la cité. Il fusionna les données des trajectoires de vaisseaux avec celles des défenses pour que cette fois, rien ne soit laisser au hasard. Les tours de garde commenceront ce soir, pensa-t-il.

Puis il se leva enfin et regarda à nouveau sa montre. Il était 19h environ, cela faisait plus de six heures qu'il s'acharnait à mettre en place un plan de sécurité. Il copia les documents sur un scanner numérique portable et le mit dans sa sacoche. Il sortit enfin de son bureau et descendit les marches pour aller vers le hall d'entrée. Il croisa bon nombres de citoyens qui le saluèrent d'un aimable sourire qu'il leur rendait avec grâce et politesse. Puis le vieil homme descendit les marches et continua son chemin à travers la cité, à pied.

Après une demie-heure de marche, il arriva au hangar principal des vaisseaux et rencontra l'Amiral Menphis. Les deux hommes s'installèrent dans le bureau de l'Amiral qui était assez vaste, dallé d'une mosaïque aux couleurs de la cité. Partout sur les murs il y avait des photos numériques de soldats ayant servit la cause de la cité, et dont certains, sont hélas tombés au combat. L''Empereur n'accorda cependant aucun regard à la pièce et prit la parole dès que son subordonné eut fermé la porte :

- Vous le savez tout comme moi Amiral, nous avons un problème.

- Oui, je sais. Je ne sais pas pourquoi nos réseaux d'intelligence artificielle (RIA) ne la détecte pas.

- Depuis trop de temps nous sommes espionner. Je sais que ces temps-ci le carburant se fait rare car les compagnies deutières sont en difficultés avec toutes ces attaques de pillard, mais nous devons instaurer des patrouilles spatiales.

- C'est une bonne idée, une très bonne idée même, mais comme vous l'avez dit, nous risquons de tomber en pénurie de carburant si ce problème de pillards n'est pas résolu. Et avec cette intrusion qui nous oppresse, nous ne pouvons nous permettre de laisser partir une partie de notre armée. Montrez-moi vos plans Mon Seigneur.

Gargadol donna les plans et l'Amiral les observa avec attention. Puis il fut surpris de quelque chose:

- 1667 vaisseaux 24 heures sur 24? A ce rythme nous ne tiendrons pas plus d'un mois...

- Je sais... Mais nous devons montrer à notre ennemi que nous savons qu'il est là et que nous pouvons contre carrer ses plans. Cette tactique est plus une intimidation qu'autre chose. Si notre ennemi ne mort pas à l'hameçon, il est inutile de continuer et nous devrons prendre notre mal en patience...

- Très bien, quand appliquons-nous ce plan?

- Dès maintenant. Ne prenons pas de risque.

- Et que faudra-t-il dire à la population?

- Que c'est un exercice à effet réel.

- Vous croyez que cela va leur suffire?

- Ils devront se contenter de ça. Nous ne pouvons nous permettre de semer l'inquiétude au sein de la population. Je compte sur vous pour la plus grande discrétion Amiral. Cette histoire est bien trop inquiétante pour que la population en soit informée.

- Bien Mon Seigneur. Bonne journée à vous.

- Merci. A vous aussi Amiral.

L'Empereur quitta le bureau et partit en haut des chutes de cascades. Arrivé en haut après une petite heure de marche, il s'adossa à un arbre et se mit à nouveau à penser non pas à ce problème de sonde, mais à l'approvisionnement de carburant. Leur stock diminuait à la vitesse grand V. Cette histoire de pillards ne lui plaisait pas du tout... Si son plan d'intimidation ne fonctionnait pas, il devra alors lancer des raids pour protéger les plates formes deutières. Mais celle qui devrait être protégée en première était celle qui n'était qu'à à peine une heure et demi d'ici.

Deutélia... Leur principale source de ravitaillement. Cette gigantesque plateforme était bien protégée et sous leur contrôle. Mais les autres, les revendeurs de carburant plus loin dans le système, voir même dans la galaxie ne pouvait être protégés par leur armée. Certains pourront l'être, mais pas d'autres... Gargadol sortit son Pad tactile et nota les principaux fournisseurs de carburant.

Il n'aimait pas faire ça... Choisir de protéger plus l'un que l'autre. Mais ici il n'avait pas le choix. Il devait coûte que coûte protéger les sites les plus producteurs. Il nota quatre sites, autre que le site de Deutélia qui représentait à elle seule, 40% des apports.

Les forces défensives et offensives de Tensia seraient grandement diminuées si un tel cas devait se produire... Selon ses calculs, 10% des forces armées Tensianne serait sur Deutélia et le reste sur cette planète. Ce qui fait que 90% de la flotte était encore opérationnelle. Mais s'il devait protéger encore 4 sites de plus, en prenant une tranche de 5 à 10% des forces armées en partant de la base des 100% de flotte, il n'y aurait plus que 50% de la flotte qui serait en mesure de protéger efficacement la ville. 50%... c'était trop peu, bien que les défenses soient plus que dissuasives, l'ennemi qui arrive a détourné le système défensif pourrait très bien les passer...

Puis l'Empereur leva la tête vers le ciel lorsqu'il entendit le grondement sourd des moteurs des chasseurs qui partirent surveiller l'atmosphère de Tensia...

Gargadol rejoignit en vitesse le hangar. Il avait une larme à l’œil de laissait son fils dans une telle situation, mais il n’y avait plus d’autre solution. Tout ce que l’Empereur espérait, c’est qu’il soit de retour avant qu’un malheur n'arrive ici. Il entra dans l’antre des vaisseaux de guerre et déjà une partie des vaisseaux et des bataillons étaient prêts.
Gargadol sentait monter en lui une fierté de partir à la guerre, et de montrer à l’univers que, quoiqu’il arrive, l’armée Tensianne serait toujours là. L’Amiral rejoignit l’Empereur et engagea la conversation :

- Mon Seigneur, l’armada sera prête d’ici cinq petites minutes. Vous pouvez dors et déjà embarquer.

- Très bien. Dites à vos hommes de partir en stationnement sur la planète Deutélia. Nous y laisseront une partie de notre force de frappe.

- Il en sera ainsi.

L’Empereur partit s’installer dans sa navette. Un redoutable VB surarmé capable d’anéantir à lui tout seul deux destructeurs. Il monta la passerelle et croisa ses pilotes en train de descendre en vitesse et le saluer. Gargadol continua de s’avancer dans un long couloir qui le mena dans la salle de contrôle. Il accéda à une sorte d'estrade sur-élevée qui surplombait la salle. Il avait ainsi sous yeux l'immense tableau de bord contrôlé par plus d'une dizaine de pilotes. Les commandes se répartissaient en quatre lignes parallèles, face au champ de force qui permettait de voir un champ de bataille à 180°. La première rangé de commandes était celle des armes, la seconde des réacteurs, la troisième du champ de force, et enfin la dernière des générateurs auxiliaires. Chaque pilote était à son poste et savait ce qu'il devait faire, en coordonnant son travail avec les autres.

De son siège, Gargadol regarda à travers le champ de force les vaisseaux rugissant comme des lions et prêt pour la guerre. Ils sortaient du hangar par centaines pour se mettre en orbite. Ses soldats ne demandaient que ça. La guerre. Vaincre leur ennemi comme ils l'ont toujours fait. Leur attaque sera décisive. Unique. Sans remord. Leur ennemi ne sera que d'une vulgaire et pathétique résistance. L'armée de Tensia allait ravager ceux qui s'en prennent à leur Empire et à leurs alliés. L'armée est en marche. Rien ne l'arrêtera désormais.

L’Empereur fut parcouru de frissons. Cette chose, cet effet qu'il ressent avant chaque bataille. Sa fierté d’antan le gagna.
La victoire est proche,se dit-il. Enfin, j'espère...

- Êtes-vous prêt Mon Seigneur ? demanda un des pilotes.

- Oui, allons-y. Ne perdons pas de temps, l’avenir de notre cité en dépend.

Ainsi, plus de dix mille vaisseaux s’élevèrent dans le ciel, tous plus puissant les uns que les autres. L’Empereur appuya sur le bouton de l’interphone qui permettait de communiquer avec l’ensemble des vaisseaux :

- Ici Gargadol, Mesdames, Messieurs, comme vous le savez, nos fournisseurs se font assiéger par des pillards. Nous devons maintenir la paix par tous les moyens possibles. Une partie de nous ira stationner sur Deutélia pour assurer au mieux sa défense. Ensuite le reste se dispersera vers chacune des colonies productrices de deutérium que j’aurais cité pour contenir les attaques. Mes enfants, cette mission est plus que capitale pour nous, si nous échouons, nous ne pourrons pas faire face à quelconque attaque. Donnez le meilleur de vous-même, donnez votre vie s’il le faut.

Tous les bataillons de vaisseaux répondirent à l’Empereur et la flotte armée se mit en route pour une mission qui allait déterminer le futur de la cité, ou plutôt, leur futur…

Salle d'entrainement : 18h22
Fylan, qui était sorti de sa pièce d'entrainement, regardait l'immense flotte partir au loin et disparaître dans l'atmosphère. Une larme coula le long de sa joue. Il ne savait pas pourquoi, mais il sentait que cette mission allait mal tourner. Pourquoi? Etait-ce à cause de tous ces évènements qui survenaient les uns après les autres?

Mais le jeune garçon savait qu'il ne fallait pas penser à ce genre de chose. Son père était un grand homme et un fin stratège, il était inutile pour lui de se faire du soucis. Il était même prêt à plaindre ces pillards qui allaient se prendre une cuisante défaite. Puis Fylan se dirigea à nouveau vers son antre où il s'entrainait d'arrache-pied pour devenir le meilleur guerrier de tout les temps et pouvoir protéger sa cité du mieux qu'il pourra.

Les jours et les nuits se succédèrent sans que le jeune Empereur ait des nouvelles de son père. Mais qu'importe, il devait continuer son entrainement. Son père lui avait bien dit de continuer quoiqu'il arrive. De toute manière, Fylan était sur que rien n'était arrivé à son père, ni même à la flotte qui venait de partir. Cependant, alors qu'il continuait son entrainement, un messager vint le trouver et lui annonça que son père était entré en contact avec la tour de communication.

Sans réfléchir, le garçon ne prit même pas la peine de se mettre quelque chose sur le dos et courut le plus vite possible à la tour de communication qui était en haut d'une corniche, au niveau des cascades. Après dix minutes de sprint, exténué, plié en deux en train de suffoquer, il demanda au personnel de la tour de lui passer son père en ligne privée. C'est ce qu'ils firent et Fylan entra dans une pièce à coté de la pièce principale où se tenait l'ensemble du matériel de communication. Il ferma la porte et prit le téléphone qui était sur le bureau en face de lui:

Tour de contrôle 18h59

- Père! Comment allez-vous?! Pourquoi n'avez-vous pas pris contact avec Tensia plus tôt?

- Nous avons quelques problèmes de communication, je ne sais pas exactement pourquoi. A priori il y aurait des brouilleurs de communication. C'est une chance que nous ayons capté le message de nos fournisseurs. Ces bandits sont mieux équipés que prévu, mais rien de bien grave je te rassure. Hier d'ailleurs nous les avons combattus. Ils n'étaient pas bien nombreux et ont battus en retraite très vite. Ou du moins, ce qu'il en restait. Demain nous partirons à la recherche des derniers bandits qui trainent dans les environs et nous aidons en ce moment même les plates formes deutières à s'armer de quelques systèmes défensifs. En tout cas, tout ce que je peux te dire, c'est que je serais là pour voir la météorite dont je t'ai parlé! Les autres équipes ont elles aussi repoussées les assaillants sans aucune difficulté, et quant à Deutélia, aucun signe de quelconque menace. Et toi, as-tu continué ton entrainement comme je te l'avais dit?

- Depuis le temps que vous me promettez de voir cette météorite! Enfin cette année elle passera dans le ciel! Vous avez intérêt à être là! Quant à mon entrainement je m'améliore de jour en jour. J'ai d'ailleurs participé à une simulation de combat dans la forêt avec deux escouades spéciales. Très longue simulation, elle a duré plus de six heures! Mais nous avons été battu de peu.

- Haha, je m'en doutais. Tu n'es pas encore tout à fait prêt, mais si tu as tenu six heures face aux Escouades, je pense que tu ne feras qu'une bouchée de tes ennemis!

- Merci Père! Je suis heureux d'avoir eu de vos nouvelles et j'ai hâte de vous revoir! Je pense que vous avez des choses à dire aussi à nos soldats, je vais donc vous laisser. Au revoir Père, et à bientôt.

- A bientôt mon fils, sache que je t'aime.

- Moi aussi...

Puis Fylan raccrocha et la ligne repassa directement à la station de contrôle. Il prit la porte de sortit, descendit les marches qu'il avait précédemment montait à une vitesse folle. Plus il descendait, plus il se demandait comment avait-il fait pour gravir ces marches aussi vite. L'esprit apaisé, le cœur léger, il repartit dans sa salle d'entrainement où il continua à devenir le meilleur guerrier qu'il soit.

Tour de contrôle : 19h17

- Est-il parti? demanda l'Empereur d'une voix grave.

- Oui Mon Seigneur.

- Bien. Je ne l'ai pas dit à Fylan sinon il laisserait tomber son entrainement pour venir m'aider. Il ne faut pas qu'il soit au courant de ce que je vais vous dire. La situation ici est critique. Il y a encore quelques jours, nous avons combattu des pillards où quelque chose qui y ressemblait. Je dis cela car ils sembleraient avoir une organisation plus ou moins sophistiquée, ce qui n'est normalement pas le cas lorsque nous parlons de brigands. D'autant plus que les brouilleurs de communication sont relativement bien évolués pour réussir à brouiller nos fréquences. J'avais déjà des soupçons lors de notre premier combat, mais hier nous avons vu que ce n'était pas que de simples pillards. Un de nos espions nous a affirmé qu'une grosse armée se préparait un peu plus loin. Nous installons nos défenses mobiles sur la plate-forme pour contrer au mieux l'ennemi. La bataille risque d'être rude...

- Alors revenez avec la flotte ici! s'écria un des contrôleurs de com.

- Des cargos sont partis remplis de deutérium. Nous ne pouvons revenir en laissant nos alliés ici. Et comme je vous l'ai dit, nous avons besoin de ces positions. Si nous ne les tenons pas, nous ne tiendrons pas un mois pour alimenter notre armada. Des rapports m'ont été envoyé des différents lieu de stationnement et ils ont tous le même soupçon, et surtout le même problème. Nous avons tenté d'identifier l'organisation qui est derrière tout ça, mais malgré le symbole que nous avons trouvé sur une des carcasses du vaisseau, nous n'avons aucune piste. Ce symbole nous ait inconnu. J'ai bien peur que nous ayons à faire à quelqu'un, je dirais même qu'ils sont plusieurs, de très bien organisés. J'espère que nous repousserons leur attaque et qu'ils arrêteront ensuite, mais j'ai bien peur que ce n'est que le commencement. Nous allons désormais faire gagner du temps à nos producteurs pour qu'ils puissent tirer le maximum de deutérium, et nous les évacuerons vers Tensia.

- Et vous Mon Seigneur?

- Nous tâcherons de les escorter jusqu'à Deutélia où nous organiserons une dernière défense avant qu'il n'atteigne la ville... Avec ce qui nous restera...

Toute la salle fut plongée dans un silence de mort. Tout le monde regardait l'écran où l'on voyait l'Empereur la mine grave.

- Désormais, il va falloir s'attendre au pire. Demander à nos chercheurs de laisser tomber toute recherche concernant l'amélioration des moteurs, des structures et autres, et qu'ils se penchent tous vers l'armement de nos vaisseaux ainsi que sur l'amélioration de nos capteurs défensifs uniquement. Tournez nos usines d'armement et toutes les autres sur des vaisseaux, qu'elles produisent jours et nuits sans jamais s'arrêter. Surveillez le ciel de très près. Essayez de cacher notre force de frappe, ils enverront peut être moins de vaisseaux ainsi.

- Êtes-vous sur qu'ils vont venir jusqu'à notre cité ?

- J'en ai bien peur... Commencez à élaborer un plan défensif au cas ou. Informez mon fils de cette situation d'ici deux ou trois jours. Il sera prêt pour le combat. Je compte sur vous mes citoyens, mes enfants. Les temps vont être rude, peu d'entre nous reviendront de cette mission, et lorsque Deutélia tombera, la seule barrière qu'il leur restera à franchir, ça sera notre défense...

L'Empereur coupa la communication. Il songea à ce qui allait venir. Comment était-ce possible? Comment leur Empire pouvait tomber? Si facilement en plus.... Non, il savait que Tensia ne tombera jamais et que, quoiqu'il arrive, chaque citoyen, chaque soldat combattra jusqu'à la mort pour sauver leur cité.

Il sortit de la salle de communication de son vaisseau impérial et descendit de l'engin. Les vents glacés de la planète Liquia fouettaient le visage de Gargadol et faisaient voler ses longs cheveux noirs. Il marcha dans ce début de blizzard jusqu'à la plateforme qui n'était qu'à une vingtaine de mètres. Mais bien qu'elle fusse si proche, on avait peine à la distinguer.

Arrivé au bâtiment d'extraction, il monta précautionneusement les marches gelées qui menaient à la salle de contrôle d'où l'on pouvait, lorsque le temps le permettait, de voir loin dans l'horizon. Après de longues minutes dans le froid glacial à monter ces marches en colimaçon, il passa devant des hommes qui terminaient d'installer des structures défensives et d'autres qui les empêchaient de geler. Ses soldats le saluèrent et lui répondit d'un signe de tête, le regard soutenu. Tous savaient que tôt ou tard, la mort viendrait les chercher, mais mourir auprès de leur maitre les remplissait d'un orgueil prêt à combattre la mort même.

Puis l'Empereur entra dans la salle de contrôle qui se trouvait presque au sommet de la plateforme. Il y eut un changement de température impressionnant lorsqu'il entra dans la pièce.

La salle de contrôle était relativement grande, et l'on trouvait des bureaux avec un tas de feuille, des ordinateurs posaient sur ces meubles avec aussi des blocs entiers de boutons servant à forer le sol ou encore à acheminer le deutérium trouvé sous terre à la surface. Au fond de la pièce, il y avait un sur-élèvement là où se tenait plusieurs personnes autour d'une grande table lumineuse.Toutes les personnes autour de cette lumière parlait de la stratégie à adopter pour défendre au mieux le bâtiment.
Tout le monde qui se trouvait dans la pièce se tourna lorsque l'Empereur entra,et tous firent un signe de salutation. Le vieil homme répondit d'un signe de tête et monta vers l'estrade où se tenaient les stratèges.

- Nous devons mettre en première ligne les Vaisseaux de Bataille, vu qu'ils résisteront bien au tir, nous aurons le temps d'évacuer tous les travailleurs, conseilla un stratège.

- Combien de temps nous faut-il pour évacuer toute la plateforme, demanda Gargadol lorsqu'il arriva.

- Il nous faudra au moins une quinzaine de minutes, répondit le même homme.

- Amiral Menphis, j'ai toujours pus compter sur votre dévouement et votre loyauté sans faille. Je vais vous demander une faveur.

- Laquelle Monseigneur?

- Vous allez partir avec une partie de nos vaisseaux. Nous pourrons tenir sans problème 15 min avec toutes ces forces. Prenez-en et dirigez-vous vers Alfcon-Snw.

- Mais...

- Faites ce que je vous dit Amiral. Inutile de perdre des vies inutilement. Vous prendrez dans le même temps la tête des armées implantées là-bas. Ne discutez pas. Allez-y.

- B...Bien Monseigneur. Qui dois-je emmener avec moi?

- Les unités Ray-Konn 4 à 6, Dero 3 et Gora 1.

- Tout cela?

- Nous avons trop de Vaisseaux de batailles ici, ils nous seraient inutiles et encaisseraient des dommages qui auraient pus être évités. Partez sur le champ. L'ennemi peut attaquer à tout moment.

- A vos ordres...

L'Amiral Menphis partit rapidement à contre-coeur. Lui qui avait déjà combattu de nombreuses fois avec lui, il devait le quitter alors que c'était surement la dernière fois qu'il le reverrai... Mais qu'importe, les ordres sont les ordres, il devait obéir. Il quitta la salle, et jeta un dernier regard à l'Empereur qui le regardait partir. Ainsi, une longue amitié allait se finir, aujourd'hui, après ce seuil, après que la porte soit refermée...

L'homme militaire descendit de la plate forme et appela avec son talkie-walkie les unités Ray-Konn, Dero et Gora. Environ vingt minutes plus tard, l'Amiral Menphis décolla dans le blizzard avec les unités qui étaient sous son commandement.

- Où allons-nous Amiral? demanda une des unités.

- L'Empereur nous a demandé de venir en renfort sur Alfconn-Snw. Nous les aiderons à retarder l'ennemi là-bas.

- Que va-t-il en advenir de l'Empereur?

- ... Seul le temps nous le dira...

- Les batteries défensives seront bientôt en état de fonctionner d'après ce que j'ai vu. Il faut que les transporteurs soient derrière la plate forme pour être couvert des feux. Les vaisseaux de bataille seront en première ligne avec les chasseurs légers. Dès que la barre des 50% de l'effectif est passé, la première ligne battra en retraite et formera avec les croiseurs et les chasseurs lourds la deuxième ligne défensive. Pendant ce temps, la plate forme devra toujours fonctionner et tirer un maximum de deutérium, dit l'Empereur.

- Avez-vous lu les rapports de nos espions?

- Inutile de me le répéter. Je sais ce qu'il y a devant et nous risquons rapidement de perdre la moitié de nos effectifs. Je continue:
La seconde ligne défensive devra tenir au moins 10 à 15 minutes, pour pouvoir permettre au personnel de pouvoir s'échapper et à nos ingénieurs de saboter les machines pour qu'elles explosent et soient inutilisables. A 50% de l'effectif total, à nouveau, nous battrons en retraite.
A ce moment là, l'évacuation devra être quasiment terminée et le sabotage accomplit aux trois-quarts. Les structures défensives ouvriront le feu pour couvrir la retraite. Les cargos commenceront à partir. Tout vaisseau tentant de les détruire devra être intercepté le plus rapidement possible.
Lorsque l'évacuation et le sabotage seront terminés, toutes les unités au sol et sur la plate-forme rejoindront leur vaisseau et nous quitterons la planète pour rejoindre Tempest, une autre plate-forme non loin d'ici. Ou du moins, celle qui est la plus proche d'ici. Avez-vous bien tous compris?

- Oui Monseigneur, dirent tous les stratèges.

A ce moment la porte s'ouvrit à la volée et un homme affolé cria:

- ILS SONT LA!

- Ont-ils franchi le périmètre?!

- Oui Mon Seigneur. Ils seront à nos portes d'ici cinq minutes!

- Combien sont-ils?

- Plusieurs milliers...

- Merde! Nous n'avons pas assez de vaisseaux pour faire face! Appelez l'Amiral nous allons avoir besoin de lui!

- Seigneur Gargadol, impossible de communiquer avec l'extérieur, tous nos moyens de communication sont HS.

L'Empereur se dirigea alors rapidement vers le tableau de communication de la plate forme et prit le micro.

- A tous les soldats! Préparez-vous immédiatement! Notre ennemi sera ici d'une minute à l'autre! Les groupes d'unités Alpha leader, Echo 6, et Gora 4 positionnez vous le plus rapidement possible en première ligne! Croiseurs Trinity suivez aussi vite que vous le pourrez Alpha leader! Nous n'avons plus le temps de nous organiser! Maintenez notre ennemi le plus loin possible de la plate forme! Unités au sol, armez les batteries d'artilleries défensive. Créez un tir de barrage pour ralentir au maximum notre assaillant! A tout le personnel de l'établissement, évacuez le bâtiment! Que les ingénieurs, entament le sabotage des machines! Inutile de tirer plus de deutérium c'est trop tard! Dépêchez-vous !

Les sirènes de la plate forme deutière retentirent et le personnel commença à évacuer le bâtiment. Gargadol ouvrit la porte de la salle de contrôle à la volée et descendit rapidement les marches.Les conseillers stratégiques le suivirent de peu. Chacune des unités au sol se préparait, activant les positions défensives.
Malgré le blizzard, Gargadol continua de descendre rapidement les marches. Ses adjoints le rejoignirent, et pendant qu'ils descendirent le dernier étage, Gargadol prit la parole:

- Vous allez organiser le départ des cargos. Vous ne prendrez qu'avec vous des chasseurs. Les gros vaisseaux resteront ici à ralentir l'ennemi. Vous vous dirigerez vers Tempest, où normalement les renforts de l'Amiral seront déjà présent. J'espère qu'il ne leur arrivera rien. Dépêchez-vous d'évacuer tout le personnel et de lancer les vaisseaux au plus vite. Nous vous rejoindrons dès que vous aurez quittés l'atmosphère de la planète. Attention à votre escorte, elle sera minime, tâchez de bien protéger chaque soldat. Un de perdu, c'est une chance en moins de s'en sortir. Nous vous rattraperons ainsi vers le secteur Cardo si tout se passe bien. Soyez prudent mes enfants.

- Oui Mon Seigneur, répondirent ses conseillers.

Ainsi les hommes de haut rang se séparèrent, l'Empereur courant à son vaisseau et les autres stratèges organisant l'évacuation. Le blizzard avait toujours cette même intensité, limitant grandement le champ de vision.
Déjà plusieurs centaines de vaisseaux s'élevaient pour se préparer à la terrible bataille. Le rugissement des imposants engins de guerre fut accompagné de bruits sourds et résonnants des positions défensives installées sur la plate forme. Des rayons ioniques et plasmiques se dirigèrent vers le Nord où l'armée ennemie avançait.
Gargadol atteint non sans mal son vaisseau et entra. Le sas se referma derrière lui. Ses soldats l'attendaient, tous paraient à combattre et mourir pour sauver leur cité.

- Messieurs, ce jour est un grand jour. Nous allons leur montrer comment les soldats de Tensia se battent! Allumez les moteurs, sortez toutes les artilleries, lourdes comme légères. Positionnez-vous sur la ligne de front avec les autres vaisseaux de bataille. Nous allons apporter la peur et la mort dans le cœur de nos ennemis... Soyez sans pitié.

Après avoir acquiescé, ses soldats se mirent en action. Le vaisseau trembla légèrement lorsqu'il décolla et l'Empereur avança ainsi vers la fin de sa vie, vers son ultime combat. Il s'assit dans son fauteuil en hauteur qui lui permettait de voir l'ensemble des tableaux de bord et d'ordonner rapidement un changement de stratégie. Les pilotes étaient concentrés sur le vol et les tireurs prirent place dans les petites salles permettant de prendre le contrôle manuel des armes défensives.

Le puissant blizzard se renforça de nouveau, limitant le champ de vision de l'armée de Tensia. Après quelques secondes de vol, des charges de plasma et d'ions volèrent entre les vaisseaux pour diminuer les forces opposantes. L'Empereur rejoignit les vaisseaux en première ligne. Il se mit en position pour amorcer le début du tir de barrage. Chaque pilote, chaque artilleur, de chaque vaisseau n'attendait qu'une seule chose. Le signal de Gargadol.
Le vaisseau impérial sortit ses dernières redoutables artilleries. Tout était en place, mais le vieil resta pensif un instant... Et si tout cela n'était qu'un piège? Et si tout cela venait à détruire la cité...? L'honneur de Tensia sera perdu à jamais... Il redoutait plus que tout ce cauchemar qui semblait prendre réalité...

Sur son fauteuil, les mains croisées, l'Empereur observait le dehors d'un regard absent, perdu. La bataille sera rude et la victoire était loin d'être assurée. Il fallait à tout prix évacuer cette plate forme. Il fallait gagner du temps. Soudainement, Gargadol se leva et dit d'une voix forte dans le communicateur:

- Engagez la procédure de tir de barrage!

Tous les vaisseaux se mirent à tirer en face d'eux. Un bruit monstrueux de tir d'artilleries retentissait chaque fois qu'une centaine de tirs laser se produisait.
L'empereur savait que pour un ennemi normal, ces tirs auraient suffit à désintégrer une grande partie de l'armée ennemie. Mais ici, c'était totalement différent. Ils devaient continuer de tirer pour détruire un maximum de vaisseaux et permettre ainsi de ne pas être trop submergé.
Après plusieurs vagues de tirs une des unités s'interrogea sur la situation:

- Ici Alpha leader, je n'ai aucun visuel sur mon radar, êtes-vous sûr de la position de nos ennemis?

- Ici Trinity, négatif ici aussi. Aucun signe de mouvement de flotte dans les environs, c'est normal?

- Ici vaisseau amiral. Enclenchez le radar thermique, nos radars actuels ne les détectent peut être pas.

- Ici Trinity. Radar thermique enclenché. Premier balayage négatif.

- Alpha leader, négatif aussi.

- Qu'est ce que...

- ILS SONT PARTOUT! COMMENT ONT-ILS PUS PASSER?! MON SEIGNEUR, ICI CONSEILLER VARRO! NOUS SOMMES ATTAQUES! JE REPETE LA PLATE FORME EST ATTAQUEE!

- Ici Gargadol, à toutes les unités battaient en retraite! Il faut protéger les cargos! Allez allez allez!

Dans un même élan, tous les vaisseaux firent ainsi demi tour et commencèrent à rejoindre la plate forme. L'Empereur commença sérieusement à se poser des questions vis à vis de leur ennemi. Qui est-il? Comment peut-il les avoir tromper si facilement...?

- Ici Trinity, je capte plusieurs centaines de points de chaleur devant nous.

- Ici Gora 0, affirmatif. Leur nombre ne cesse d'augmenter.

- Ici Gargadol, armez-vous les enfants, ça va secouer. Trinity, occupez-vous des chasseurs si il y en a. Sinon concentrez vos feu sur les autres croiseurs. Nous nous occuperons des vaisseaux de taille plus importante.

L'armada de l'Empereur continuait d'avancer dans le blizzard qui diminua petit à petit, améliorant sensiblement leur champ de vision. De plus en plus de points de chaleur apparaissaient sur le radar. Gargadol n'en revenait. Il devait y en avoir plusieurs milliers. Face à quelques centaines de croiseurs, le combat était gagné d'avance. Et pourtant, tous savaient qu'il fallait se battre jusqu'à la mort pour sauver leur famille, leurs amis, leur cité.

- Chasseurs en vue. Trinity, engageons combat dans quelques secondes. Le combat risque d'être rude.

- Faites attention à vous Trinity. Alpha leader, restez avec Trinity. Unités Gora, suivez-moi.

- Ici Alpha Leader, bien compris.

Au fur et à mesure de leur avancement, de nombreux points noirs apparaissaient.

- Trinity au contact! Combat engagé avec l'ennemi!

- Ici Gargadol, bonne chance Trinity, rejoignez nous le plus vite possible.

L'Empereur regarda les croiseurs Trinity se débattre dans une bataille acharnée où le nombre de chasseurs ennemis ne cessaient d'augmenter. Les chasseurs lourds d'Alpha leader soutenaient tant bien que mal Trinity. Mais Gargadol s'éloignait de plus en plus de ce lieu de combat, qu'il perdu finalement de vue à cause du blizzard.
Ce qu'il restait avec lui se dirigeaient vers la plate forme qui était attaquée de toute part par cet ennemi sur-puissant.
La seule chose que l'Empereur savait de cette bataille, c'est que, tout comme ses soldats, ils ne s'en sortiraient pas vivant...

La plate-forme se faisait assiégée de toute part. Les positions défensives de Tensia tentaient de repousser un nombre incalculable de vaisseaux. Il y en avait tellement que l'Empereur ne savait plus où donner de la tête. Il avait devant une armada d'une taille incomparable. Des centaines de milliers de vaisseaux... Même leurs capteurs ne pouvaient tous les afficher...

L'Empereur se leva et rapidement et quitta son estrade. Il courut jusqu'au champ de force frontale de l'engin. En bas, à gauche, à droite, en face de lui. Partout. Il y en avait partout! Puis le vieil homme leva la tête et ne vit qu'une faible lueur caché par des milliers de vaisseaux de combats qui descendaient dans l'atmosphère de la planète. Puis la lueur disparu.

- Notre lueur d'espoir s'est envolée avec ce dernier rayon d'un soleil que nous ne reverrons jamais.

- Mon Seigneur...?

- La bataille est perdue d'avance pour nous. Tentons de sauver des civils pour qu'ils puissent faire un rapport auprès de l'Amiral ou de mon fils. Payons en de notre vie s'il le faut.

Puis le regard de Gargadol se reposa sur la plate forme. L'usine de carburant explosait de toute part. Des débris gigantesques s'écrasaient au sol, faisant parfois disparaitre sous les gravas des soldats de Tensia. Ceux qui tenaient encore leur position essayaient de couvrir les transporteurs qui n'arrivaient pas à décoller. Des unités ennemies avaient déployé au sol et elles avançaient à grande allure vers les quelques transporteurs survivants. Les civils étaient cernés. Jamais ils ne pourraient quitter cette planète.

- Foncez droit devant. Ne perdons pas de temps. Couvez le décollage des derniers cargos. Ils auront peut être plus de chance que nous. Gora, vous avez entendu?

- 5 sur 5.

- Ils ne vont plus tarder à nous repérer. Ouvrez les sas de bombardement. Lâchez les bombes soniques au sol. Essayez de les larguer le plus loin possible de nos vaisseaux au sol.

- Gora, entendu.

La modeste flotte de l'Empereur s'enfonça dans les lignes ennemies. D'un moment à l'autre leur ennemi allait se rendre compte qu'ils étaient là. C'est pendant ce moment de surprise qu'il fallait frapper fort. Le Chef de la cité ordonna de larguer les bombes soniques.

Tombant dans le vide comme de vulgaires pierres, une des bombes explosa sur un vaisseau d'un design inconnu aux yeux de l'Empereur. Quelques autres heurtèrent des chasseurs, et les autres firent des ravages sur les unités ennemies au sol. C'est alors que l'ennemi se mit à remarquer la présence du maigre armada venant de Tensia dans l'immense marée d'engins de guerre. En quelques secondes, plusieurs centaines de vaisseaux de toute taille engagèrent le combat sur la flottille Tensianne.

- Mon Seigneur! Ici unité Gora! Nos boucliers ne sont déjà plus qu'à 63% de leur puissance maximale! A ce rythme nous ne tiendrons pas plus de deux minutes!

- Foncez droit devant! Il faut libérer ces cargos! Repoussez les avec vos artilleries qui sont encore actives!

Les vaisseaux de l'Empereur augmentèrent le régime des réacteurs, mais la puissance de leur bouclier diminuait à vue d'oeil. Ils fonçaient toujours droit devant, tentant désespérément de sauver les derniers survivants.
Soudain, un gros vaisseau leur fit face et se mit en position de tir de barrage. L'Empereur et ses hommes voyaient sortir une à une les artilleries de cet instrument de mort.

- Descendez en piquet! Ce vaisseau va nous exterminer si nous restons dans son champ de tir! dépêchez-vous!

Les vaisseaux suivant Gargadol suivirent l'ordre sans perdre de temps. Tous l'exécutèrent rapidement. Mais il était déjà trop tard. Le monstrueux vaisseau commença à tirer ses premières salves... De plasma.

L'Amiral se tenait debout face au champ de force frontal du vaisseau. Il regardait les points blancs défiler devant lui. Un long trajet déjà le séparait de l'Empereur. Il priait pour qu'il ne soit rien arrivé là-bas. Combien de temps allait durer cette mascarade? Combien de vies faudra-t-il pour stopper cette furie inconnue? Impossible à dire. Personne ne sait qui est leur ennemi. Ils ont juste à portée ce symbole bizarre; Une sorte de cercle avec un oeil à l'intérieur.

Jamais, comme l'Empereur, l'Amiral n'avait vu un tel signe. Qui cela pouvait-il bien être? Qui leur voulait du mal? Aucune réponse ne venait dans l'esprit du soldat vétéran. Il avait juste un mauvais pressentiment sur cette guerre... l'Amiral imagina un instant la ville à feu et à sang. Non, cela ne devait pas arriver! se répéta-t-il.

- Amiral, nous allons sortir de l'hyper-espace. La planète Alfconn(-snw) n'est plus très loin, annonça Dero 3.

- Très bien, contactez les troupes au sol dès que possible.

- A vos ordres.

Après une ou deux minutes de vol en vitesse lumière, la modeste flotte de l'Amiral ralentit, passant ainsi en vitesse normale. Une planète bleu ciel se trouvait devant eux. La voilà, Alfconn, une planète où l'Amiral n'espérait jamais aller... Le froid là-bas pouvait tuer un homme en moins d'une dizaine de minutes...

- Alfconn-snw, ici Dero 3, nous sommes avec l'Amiral Menphis, nous venons en renfort.

-...

- Alfconn, nous recevez-vous?

-...

- Quelque chose ne va pas... remarqua l'Amiral Menphis. Ils auraient déjà dû répondre. Ce n'est pas normal. A tous les vaisseaux, préparez vous à entrer en mode furtif. Dès que nous serons dans l'atmosphère de la planète, volez au plus vite à basse altitude. Nous devons éviter de nous faire repérer.

- Entendu.

Le petit armada s'approcha de la planète. Menphis se posa de sérieuses questions... Y avait-il un problème technique? Peu probable... La plate forme serait-elle déjà attaquée? Il ne l'espérait pas...

- Nous pénétrons dans l'atmosphère Amiral.

- Attention... L'ennemi est peut être dors et déjà en train d'attaquer la plate forme. Il a du capter nos signaux radio. Préparez-vous au pire. Ne parlez que lorsque cela est nécessaire. Activez vos radars.

Le terrible vent de la planète fit tremblait légèrement les vaisseaux lorsqu'ils descendirent vers le sol. Une tempête de glace brouillait la vue, mais les radars ne signalaient aucun ennemi aux alentours. Leur avancée continua... Le signal de la plate forme se dessina sur le radar... Mais pas un seul vaisseau allié était présent. C'était le calme plat. Rien.

- Posez-vous, ordonna l'Amiral. Je vais partir avec une trentaine d'hommes en reconnaissance. Attendez ici mon signal pour décoller.

La petite flotte se posa dans l'épaisse poudreuse qui recouvrait le sol gelé de la planète. L'Amiral s'équipa contre le froid et prit armes et munitions. Une trentaine de soldats le suivit.
Parait à sortir avec son équipe, il dit dans le micro relié à son oreillette:

- Ouvrez le sas. Nous partons. Si nous ne sommes pas revenu dans deux heures, partez sans nous et dirigez-vous vers Deutélia. Il se pourrait que la plate forme de Tempest ait subit le même sort. Silence radio à partir de maintenant.

L'Amiral fit signe à ses soldats de sortir. Malgré leurs innombrables couvertures d'équipement chaud, l'escouade de reconnaissance grelottait déjà. Le vent soufflait fort. Il était froid et chargé de petits flocons qui fouettaient le visage. La trentaine d'hommes partit en avant dans cette intempérie, arme et radar en main. La plate-forme était bien là, à moins de 300 mètres. Mais aucun signe de vie de la flotte Tensianne...